Dans une interview avec BSMART, Olivier Guillon, Responsable du pôle Data et IA de la DTN de la Région des Pays de la Loire, explique l’intérêt de Suadeo IA. Renforcer l’appropriation des données chez les agents de la collectivité, simuler des scénario et mesurer les impacts sur les politiques publiques, aider à la prise de décision, sécuriser les données avec une IA souveraine… Retranscription de cet entretien.
Delphine Sabattier, BSMART : Vous mettez en place une IA souveraine avec une entreprise francilienne, Suadeo. Quel est le projet au départ?
« Le projet au départ, c’était de doter la région d’un catalogue de données et d’outils qui permettent aux métiers de s’approprier leurs propres données et de les exploiter. Ensuite, le projet a évolué. On a commencé à le déployer au sein de la région, projet par projet, et l’IA est en train d’arriver pour enrichir et donner la dynamique à ces projets-là ».
Olivier Guillon, Responsable du pôle Data & IA au sein de la Direction de la Transformation Numérique de la Région des Pays de la Loire
Quand vous dites IA, vous parlez d’une IA générative ?
« Alors c’est une IA générative, mais c’est aussi du prédictif. »
Et vous parlez d’une IA souveraine également. Est-ce une nouvelle priorité qui s’est imposée ?
« Non, parce qu’une collectivité, ça dispose de données qui sont ouvertes, à partir de ce qu’on appelle « des communs », mais il y a aussi des données qui relèvent de données personnelles ou du secret économique. Ça peut être du secret industriel dans certains cas. Et donc ces données, on ne peut pas les ouvrir à tout le monde, et ou en tout cas, pas tant qu’elles n’ont pas été anonymisées et remises en état. Donc il faut qu’on garantisse la souveraineté. »
Donc vous travaillez avec un éditeur français national, Suadeo. Jusqu’où allez-vous dans la garantie de la souveraineté de cette IA ?
« On travaille les données dans notre entrepôt de données, au sein du Conseil régional. L’IA vient travailler directement là où sont les données. On n’a pas de sortie de données ».
Parlez-nous des utilisations.
« Avec cette plateforme data et IA, on peut d’abord simplifier l’accès aux données. C’est à dire qu’aujourd’hui, les agents ont accès à ces données pour produire des tableaux de bord qui vont permettre de valoriser, aider à la prise de décision. L’IA va aider ces agents à produire eux-mêmes les tableaux de bord beaucoup plus facilement, beaucoup plus rapidement.
Ensuite, on peut faire des projections, avec des algorithmes qui permettent d’en tirer les tendances pour savoir où on va arriver, à quelle échéance. Cette IA va aussi nous permettre de tester des paramètres pour voir, en fonction de scénarios, ce que ça donne au niveau des choix de politique publique.Sur les Transports par exemple, on peut savoir si on a besoin d’une nouvelle motrice par rapport au nombre de personnes qu’on transporte, aux arrivées de population, etc. Ça peut être aussi être utile pour le fonctionnement de la collectivité. On peut, par exemple, regarder les consommations énergétiques des bâtiments de la région et, en fonction des variations de facteurs comme la tarification, ou la météo, on peut voir à peu près ce que sera la projection pour l’an prochain, et du coup, mieux gérer les fonds publics. »
Comment fonctionnez-vous ? Par un choix de premier cas d’usage qui vous semble évident, ou alors vous avez testé les métiers pour savoir lesquels étaient les plus prompts à utiliser l’intelligence artificielle ?
« On travaille dans le principe d’une gouvernance partagée des données. C’est à dire que les données sont au métier. C’est le métier qui sait les utiliser et qui sait quoi en faire. On ne fait pas de projet cathédrale. Le métier a un projet et dans ce cadre, la DTN lui explique là où c’est pertinent de le faire avec Suadeo. Donc on travaille avec eux pour mettre les choses en place dans Suadeo, on leur apprend à l’utiliser, on gère le cadre, et le métier est autonome pour l’exploiter. »
Retrouvez l’interview en vidéo sur BSMART

Interview d‘Olivier Guillon à partir de 9’15
				




